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LA PLUME ET LE ROULEAU

LA PLUME ET LE ROULEAU

250 chroniques éclairent le présent à la lumière de l'histoire


1979 : L'IRAN, du Shah aux mollahs (3)

Publié par La Plume et le Rouleau sur 11 Juin 2006, 15:40pm

Catégories : #Civilisation - vie politique - société

Cher(e)s ami(e)s,
 
Les communistes du parti Toudeh (« Tuda » : la masse) ne sont en effet plus constitués que par une poignée d’intellectuels sans aucune assise populaire. Certains sont exilés à l’étranger et leur soutien par Moscou provoque la méfiance de la population. D’autres se complaisent dans une agitation sans effet de groupuscules gauchistes, maoïstes, trotskistes , etc…
 
Les « Moudjahidin » (« combattants de la foi ») du Peuple, une organisation qui existe depuis les années 60, développent sans succès une philosophie au croisement du marxiste et de l’islam qui ne réussit à convaincre personne : ils sont peu nombreux et sans audience.
 
Les seuls leaders de l’opposition connus par la population sont Chapour Bakhtiar (qui incarne la bourgeoisie laïque) et Mehdi Bâzârgan (qui incarne un islam modéré et moderniste).
 
C’est pourtant le clergé chiite qui va récupérer la contestation à son profit et prendre le leadership du mouvement. C’est en effet dans le cadre de cérémonies religieuses, fortement symboliques, que s’exprime le mieux les protestations. Les mollahs y exercent de fortes pressions individuelles sur les soldats chargés du maintien de l’ordre, dont la vigueur de la répression se relâche alors.
 
Dans ce contexte très troublé, le Shah va pratiquer malgré lui une « politique de la chaise vide » et, loin de susciter l’inquiétude, cette absence va ouvrir la porte à tous les espoirs de changement. En juin 1978, en effet, la santé du Shah se dégrade brutalement. Affaibli, il annule pour la première fois un voyage à l’étranger et se retire en convalescence plusieurs semaines au nord du pays, au bord de la mer Caspienne. L’absence de bulletin de santé accroît l’instabilité d’un pays secoué par des manifestations à répétition.
 
Si le mois de ramadan (qui tombe cette année-là en août-septembre) offre l’occasion de multiplier les rassemblements, les revendications conservent encore un caractère unitaire. Jusque-là, le clergé chiite ne développe aucune revendication spécifique : il reprend les revendications classiques des « libéraux » laïcs : liberté de la presse, élections, libération des prisonniers politiques… Certes, on réclame l’application stricte de la constitution de 1907 où les « Ulémas » (dignitaires religieux) avaient juridiquement un droit de veto sur les décisions du Parlement (ce qui n’avait jamais été respecté). Mais on n’envisage pas encore la destitution du Shah ni même le renversement de la monarchie. On réclame juste des réformes.
 
Le 27 août 1978, le Shah tente une réforme tardive avec la nomination d’un nouveau premier ministre (Ja’far Sharif-Emâmi) qui fait de nombreuses promesses : moralisation de la vie publique, démocratisation politique, lutte contre la corruption. Il est trop tard. Personne n’y croit. Les manifestations continuent.
 
Le cycle de la violence s’enclenche de façon irréversible. La loi martiale est alors proclamée dans plusieurs villes de province (Ispahan, Tabriz) puis à Téhéran à partir du vendredi 8 septembre. Le jour même une énorme manifestation contre le pouvoir a lieu : les affrontements sont violents et laissent plusieurs centaines de morts dans les rues de la capitale. Un slogan est maintenant récurrent : le retour de l’ayatollah Khomeyni, injustement exilé.
 
En octobre 1978, les opposants dégainent alors une autre arme : la grève. En quelques semaines, celle-ci va gagner l’ensemble du pays : fermetures des bazars, secteurs administratifs, presse puis secteur pétrolier. L’économie est désorganisée, les flux financiers sont taris, les investissements sont gelés. Les pénuries s’étendent : essence, gaz et kérosène domestique. Les rationnements provoquent des files d’attente durant lesquelles on se passe des tracts d’opposition. Les mosquées servent de lieux d’entraide pour les produits de première nécessité.
 
En Irak, on commence à trouver Khomeyni encombrant. Début octobre, il en est expulsé. Mais le Koweït, pas fou, refuse de l’accueillir  et c’est finalement … la France qui accepte d’héberger le mollah. Il y atterrit le 6 octobre 1978.
 
Il faut dire qu’en France, comme ailleurs, l’on n’a rien compris à la menace islamique qui va bientôt supplanter la dictature du Shah. Avec un angélisme qui confine à la stupidité la plus obtuse, l’on ne voit dans le « guide spirituel » de Neauphle-le-Château (c’est là où il va résider) qu’un « nouveau Ghandi », comme le surnomme l’intellectuel Michel Foucault ! Et si, désormais le plus célèbre opposant au régime iranien appelle sur toutes les ondes à la « révolution islamique », on ne voit là qu’une spiritualité bienvenue après des décennies de matérialisme yankee au pays des Perses…
 
L’exil français donne aux exhortations de Khomeyni une résonance internationale jusque-là encore inconnue. Il apparaît sur toutes les télévisions occidentales. Ses messages parviennent en Iran via la BBC (qui émet là-bas en langue perse) où dans les valises d’Iraniens qui reviennent à Téhéran chargés de cassettes audio. Dans la capitale, une véritable guérilla urbaine a lieu avec les forces de l’ordre.
 
Le Shah tente d’apaiser la situation par un geste de bonne volonté. Le 5 novembre 1978, il libère des prisonniers politiques, dont deux ayatollahs proches de Khomeyni. Au moment où la tension est à son comble, la mesure est pour le moins inopportune. Car loin de se calmer, les esprits, au contraire, s’échauffent et voient dans cette concession inattendue un aveu de faiblesse. Peut-être sous l’effet d’une provocation (selon certains, mais l’on n’en voit guère la finalité), des débits de boissons, cinémas et banques sont incendiés. Le Shah apparaît, le soir même, à la télévision : « J’ai entendu le message de votre révolution ». Il nomme un nouveau Premier Ministre.
 
Décembre 1978 : à Téhéran, la tension est à son comble. Malgré les tentatives d’apaisement du souverain, les manifestations redoublent, prennent de l’ampleur et, début décembre, les slogans réclament maintenant, c’est nouveau, le… départ pur et simple du Shah. Une dernière manœuvre politique peut-elle permettre à celui-ci de conserver son trône ?
 
Les conseillers américains le pressent de nommer rapidement (encore !) un nouveau Premier Ministre, choisi parmi des personnalités nationalistes, mais non religieuses, et bien en vue dans l’opinion publique (ce serait le troisième changement en 4 mois). Celui-ci procéderait alors à des réformes drastiques et immédiates en matière politique (libéralisation et réintroduction des « Ulémas », les dignitaires religieux, dans les institutions, démocratisation) et mettrait ostensiblement à l’écart des personnalités particulièrement corrompues dont certaines se trouvent au sein même de la famille impériale.
 
Autant qu’une sorte de monarchie parlementaire, ce serait dans les faits une forme d’abdication qui ne dirait pas son nom. Ce serait surtout une solution de compromis qui éviterait d’effrayer l’armée dont certains hauts cadres, maintenant, n’hésitent pas à envisager un coup d’état pur et simple afin de ramener l’ordre, fût-ce au prix d’un bain de sang.
 
La pilule est difficile à avaler pour un monarque qui gouverne de façon absolue sans rendre compte à quiconque depuis 20 ans.
 
1979
 
Reza Shah accepte finalement. Le 6 janvier 1979, il nomme, en tant que premier Ministre, Chapour Bakhtiar (voir épisode 2) : un ancien collaborateur de Mossadegh, autrefois lui-même emprisonné, connu du grand public, un authentique opposant, quoi.
 
Bakhtiar prend immédiatement des mesures spectaculaires comme, par exemple, la dissolution de la terrible SAVAK (la police politique personnelle du Shah). Il obtient même que le Shah, officiellement pour raison de santé, quitte le pays. Celui-ci s’envole le 16 janvier 1979 pour les Etats-Unis.
 
Mais après le Shah, qui ? (Ci-contre la couverture de Paris-Match de cette semaine-là où, par ailleurs, il est savoureux de noter que, déjà, la France s’interroge sur ses voyous de banlieues, les « casseurs » : une question à laquelle elle ne semble toujours pas avoir répondu depuis 25 ans…)
 
Chapour Bakhtiar, choisi pour être Premier Ministre, est sans doute taillé pour effectuer la transition démocratique en Iran. A la fois authentiquement perse (il est issu d’une famille de nomades) mais européanisé (rappelons qu’il a épousé une française), militant politique courageux (il fut un résistant anti-nazi à Paris et, en Iran, fut jeté en prison par le Shah), il porte les espoirs de l’apaisement et du maintien des liens entre l’Iran et l’occident. Du point de vue occidental, Chapour Bakhtiar est à l’évidence le candidat idéal.
 
Mais du point de vue oriental, c’est loin d’être le cas. Les mollahs chiites ont préparé depuis près de quarante ans l’avènement d’une théocratie islamique, ils sont près de l’obtenir, leurs troupes sont dans la rue, l’opinion publique est bien chauffée, il n’est pas question pour eux de se faire coiffer sur le poteau par le représentant d’une bourgeoisie laïque inféodée à cet occident qu’ils détestent.
 
Bakhtiar ne peut, dans les faits, rien entreprendre. Les grèves paralysent toujours le pays, secoué de troubles et de manifestation. Face à lui, en excitant la population, les religieux disposent d’un pouvoir de nuisance qui montre à Bakhtiar les limites de sa légitimité. Ce n’est pas lui qu’on attend. Mais qui ? 
Le 1er février 1979, l’ayatollah Khomeyni rentre à Téhéran par un vol spécial d’Air France. Après des siècles d’oppression et de corruption, une foule immense, en liesse, l’acclame comme « Imam » (dans le texte « امام » c’est-à-dire « le guide, celui qui est devant » et qui dirige spirituellement et politiquement, comme le fit autrefois Ali, la communauté des croyants chiites).
 
Dans leur optimiste béat, les Américains avaient imaginé un scénario de coopération entre Chapour Bakhtiar et les religieux, en vue de former un gouvernement modéré rassemblant des personnalités d’horizon divers et destiné à rassembler la population. Les généraux ont donc reçu la consigne de ne pas s’opposer au nouveau gouvernement et de « tenir » leurs troupes. Pas de répression, pas de mutinerie, pas de vague. Un scénario plausible et réaliste. Oui. Mais s’il avait été mis en œuvre dix ans plus tôt. Aujourd’hui, en février 1979, il est trop tard. Il est trop tard depuis longtemps.
 
Les Américains, une fois de plus, n’ont pas compris : les islamistes qui veulent renverser le shah ne peuvent se satisfaire d’une nouvelle tutelle américaine.
 
Le retour de Khomeyni déclenche un raz-de-marée populaire qui balaie tous les plans prévus. Les casernes se mutinent contre les officiers. Chapour Bakhtiar prend la fuite. Est-ce le chaos ? Non. Un pouvoir tient habilement les rênes de la situation qui bascule maintenant.
 
 Le 11 février 1979, Radio Téhéran annonce triomphalement : « Ici la voix de la révolution islamique ! ». C’est dorénavant Khomeyni, depuis son fief de Qom, qui est devenu l’Imam, le chef temporel et spirituel. Il nomme un nouveau Premier Ministre : Mehdi Bâzargân, un musulman pieux et ouvert à la modernité, lui aussi authentique opposant au Shah.
 
Cette nomination, dans un premier temps, rassure. Pas pour longtemps car, tandis que le pays semble basculer dans le chaos (développement de milices de quartier autoproclamées et incontrôlables, entrée en rébellion du Kurdistan et du Turkménistan), les religieux entament des attaques contre Bâzargân,jugé complaisant vis-à-vis des Etats-Unis. A l’évidence, Khomeyni attise l’instabilité plus qu’il ne l’apaise.
 
Le 5 novembre 1979, les « Etudiants musulmans qui suivent la ligne de l’Imam » franchissent les grilles de l’ambassade des Etats-Unis à Téhéran. Alors que le pouvoir politique les laisse faire (et donc les encourage tacitement), des manifestations anti-américaines se déchaînent. Les « étudiants » prennent une cinquantaine de diplomates en otages. Ils saisissent des centaines de documents que, pendant 444 jours, ils vont distiller. Cette publication savamment orchestrée permet de discréditer les libéraux et bien sûr Bâzargân, désormais taxé d’être un faux révolutionnaire en plus d’être un mauvais musulman partisan du compromis avec les puissances de l’occident impie.
 
Car, dans la tradition islamique, la séparation du religieux et du politique est impensable. Le gouvernement de Bâzargân, ainsi, est rapidement « démissionné » et son chef quitte le pays. Ses idées modérées et laïques, sa tenue (les ministres portent vestons et cravates, à l’occidentale) entrent évidemment en contradiction directe avec les leçons de Khomeyni, professées depuis plus de 20 ans et qui prônent le « velâyat-e faqih » (« gouvernement du juriste-théologien »). Dans ce système constitutionnel, la démocratie n’est pas un objectif, il s’agit juste d’un support technique pour permettre aux croyants d’être gouvernés par le plus apte d’entre eux et, naturellement, exclusivement selon les préceptes coraniques.
 
C’est le système de gouvernement actuel de l’Iran, encore en 2006…
 
La voie est donc libre pour la cléricalisation du régime. La révolution iranienne va arriver à son terme dans les 18 mois suivants.
 
Le 26 janvier 1980, Bani-Sadr sort vainqueur des élections et est élu premier Président de la République Islamique. Mais il entre rapidement en conflit avec Khomeyni et le clergé chiite radical. Car celui-ci poursuit son agitation, nullement décidé à laisser le laïc Bani Sadr, représentant de la bourgeoisie iranienne occidentalisée, tenter de normaliser les relations internationales de l’Iran. Khomeyni, c’est la stratégie de la rupture jusqu’au bout.
 
En Irak, le pouvoir de Saddam Hussein voit avec inquiétude les progrès de la révolution islamique chez son voisin iranien. D’autant plus que Khomeyni tente, depuis l’Iran, de soulever les chiites irakiens (60 % de la population). Hélas pour ces derniers, cette catégorie de la population ne dispose d’aucun relais dans l’armée, ni dans l’administration ni dans l’appareil politique, exclusivement sunnite, comme Saddam Hussein. Le pouvoir irakien opère alors des rafles brutales : des dizaines de milliers de familles chiites sont jetées dans des camions et, au mieux, reconduites à la frontière avec l’Iran. Le 9 avril 1980, Saddam fait exécuter l’imam Mohamed Bakr el-Sadr, nommé par Khomeyni comme son représentant en Irak ainsi que sa sœur Amina.
 
Pas de détail.
 
En Iran, les religieux étendent leur pouvoir tandis que Khomeyni, victime d’un infarctus en 1980, se retire de la vie politique : retour aux traditions les plus coercitives pour les femmes, restauration de la propriété privée pour tous ceux spoliés par les réformes agraires du Shah…
 
En juin 1981, Bani Sadr est définitivement écarté du pouvoir par les religieux. Il est démis d’office et va s’exiler. La révolution islamique triomphe. Elle est prête à se lancer à la conquête du monde ?
 
Oui mais, hélas pour elle, le 22 septembre 1980, c’est le début de la guerre entre l’Iran et l’Irak. Huit années de ce conflit meurtrier vont aboutir à 1,2 million de morts dont 300 000 iraniens.
 
Pour tous le monde (sauf pour les tués, tels ces enfants que le régime chiite envoie à la mort), le conflit est le bienvenu : il permet de porter un coup d’arrêt à l’expansion de la révolution islamique grâce à une propagande qui permet de dresser les Arabes contre l’« impérialisme perse » (on est toujours l’impérialiste de quelqu’un). Il offre à l’occident un héros, le laïc Saddam Hussein (ci-dessus) , dictateur sanguinaire auquel on pardonne tout et que l’on va soutenir sans état d’âme durant 10 ans.
 
L’Iran, lui, se stabilise enfin. Il offre à l’occident effaré, dans les années qui suivent, le spectacle d’une société désormais étroitement soumise à la loi islamique la plus rigoureuse et où oppression, emprisonnements, tortures, lapidations de femmes et pendaisons expéditives (ci-contre, et je vous ai évité des images de lapidation) sont désormais courantes. En Iran, les femmes ne peuvent plus divorcer ni même ester (c’est-à-dire « témoigner ») en justice. Comparée à ce qui se fait en Iran, l’archaïque Arabie Saoudite fait figure de terre de libéralisme avancé : en matière de droit de la preuve et donc devant un tribunal, le témoignage d’une femme y vaut en effet royalement 50 % de celui d’un homme !... Un privilège exorbitant.
 
Pour nos nations développées et laïcisées, l’Iran apparaît comme un pays qui a choisi un retour délibéré à un obscurantisme incompréhensible. Pourquoi ? Le sociologue Yann Richard, grand spécialiste de l’Iran où il a vécu durant les dernières années du Shah et l’établissement du régime islamique, nous répond sur ce point.
 
« Ce que les Islamistes refusent dans l’Occident, c’est l’oubli de la dimension divine, la volonté de régir les sociétés humaines par des lois rationnelles, non tirées de la Révélation. Mais ils ne rejettent pas l’idée de progrès et de développement social. Ainsi, pour libérer les peuples de l’esclavage, les meilleures armes doivent être employées et, si ces armes sont des techniques industrielles ou agricoles, si elles permettent de faire une guerre économique, culturelle ou militaire aux ennemis de l’Islam, toute acquisition de la modernité est licite. Non pas que l’Islam soit uniquement tourné vers la guerre. Il recherche aussi la science et les connaissances pour mieux dominer et habiter le monde » (1993).
 
Nous y voilà. Nous plongeons maintenant en plein cœur de l’actualité la plus brûlante de 2006 car dans ce pays qui nous semble arriéré (à tort), on est maintenant prêt de réussir à fabriquer une bombe atomique, bref, à se doter de la technologie nucléaire à des fins militaires.

Les Iraniens ont la volonté d’affirmer une identité spécifique
 
Les Iraniens entendent donc désormais faire jeu égal avec l’Occident qui a, historiquement, toujours adopté un comportement impérialiste à son égard. L’Iran a une revanche à prendre : cette dimension psychologique est capitale pour comprendre les efforts nucléaires actuels du pays. Les humiliations séculaires (sunnites, turcs, anglais, américains) ont durablement marqué la conscience collective d’un peuple qui, en fait, n’a conquis sa véritable indépendance que depuis moins de 20 ans seulement… C’est à cette aune qu’il faut mesurer l’indomptable nationalisme dont l’Iran fait preuve aujourd’hui en matière nucléaire.
 
Rappelons que cette ambition nucléaire date du Shah et qu’elle a été patiemment poursuivie par la dictature des mollahs : l’Iran est un pays où l’on a de la suite dans les idées. Les Pakistanais ont récemment reconnu avoir été approchés par deux fois (1988 et 1990) par l’Iran pour une aide en matière nucléaire. Tout musulman qu’il est, le Pakistan a nettement refusé à chaque fois, et l’a fait savoir...
 
Aujourd’hui, la nécessité même, pour l’Iran de se doter de l’arme nucléaire y fait l’objet d’un véritable consensus parmi les diverses tendances au pouvoir. Ce consensus est renforcé par une campagne de propagande intense et permanente auprès de la population. S’adressant au peuple, le Président de la République Mahmoud Ahmadinejad a ainsi déclaré le 8 juin 2006 : « (…) J'annonce que la nation iranienne ne tiendra jamais de négociations avec quiconque sur ses droits manifestes » et a ajouté que les Occidentaux avaient « été vaincus par votre résistance et votre solidarité et (ont) été forcés de reconnaître votre dignité et votre grandeur ».
 
Inquiétant. Mais conforme à ce que nous avons vu ensemble jusque-là. Quid de la suite ?
 
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